LE CHATEAU
Construit sur le plan d’un château fort par Isard de la Balme, l’origine de ce château remonte au début du XIIIe siècle, avec des ajouts plus tardifs aux XVe et XVIe siècles.
L’imposant donjon, arasé sous la révolution est le plus ancien du Bugey, région historique située entre la Suisse actuelle et le Lyonnais.
Le château implanté le long d’une rivière à 550 mètres d’altitude domine un important point stratégique de la vallée, passage obligé entre Genève et Lyon. Le château servait de poste de surveillance et d’éventuel refuge contre les armées en maraude.
En liaison avec les autres châteaux de la région il a fait partie d’un ingénieux système d’alerte. Les périodes de relative tranquillité furent continuellement troublées par des guerres féroces et des actes de banditisme.
Au XVe siècle, le château s'agrandit avec Perceval de Moyria, chevalier et seigneur de Maillat, bailli du Bugey et du Valromey, vassal d’Amédée VIII, premier duc de Savoie.
Les importantes constructions côté sud dates de la fin du XVIe siècle et sont dues à François de Moyria, grand veneur du duc de Savoie et gouverneur de la ville fortifiée de Nantua.
Le château échappe plusieurs fois aux destructions. De l’armée bourguignonne du maréchal de Vergy au XVe siècle et la fin du XVIe de celles du Marechal de Biron pendant les guerres franco-savoyardes. Puis en 1814, lors de l'occupation autrichienne et en 1944.
En 1601, le Bugey est cédé au roi de France par le duc de Savoie.
Les Moyria entreront dès lors au service du roi de France jusqu’à la révolution de 1789.
Au XIXe siècle, le comte de Lavenne de Choulot, célèbre architecte paysagiste et auteur de l’Art des Jardins édité en 1846, est chargé par le comte Xavier de Broissia, nouveau propriétaire des lieux, de dessiner un parc à l’anglaise autour du château. Fervent légitimiste, le comte de Choulot soutiendra la cause de la duchesse de Berry et aura pour clients des aristocrates légitimiste et quelques têtes couronnées dont le prince Napoléon, le roi de Sardaigne, la duchesse de Parme et le roi de Naples.
Les douves furent comblées et le pont levis supprimé sans doute avec l’aménagement du parc. A l’intérieur, les boiseries sculptées et le parquet Versailles du salon sont demeurés intactes, témoins du style Louis XV. Les trois tours du château, symbole de la féodalité, seront arasées plus tardivement.
LA FAMILLE DE MOYRIA : Seigneurs de Maillat
Les Moyria appartiennent à la noblesse chevaleresque la plus ancienne du pays.
Barons de Châtillon-de-Cornelle, ancien fief des Sires de Coligny dont est issu le célèbre Amiral, seigneurs de Maillat, de Volognat, de la Tour des Echelles, et autres terres.
Missionnaire jésuite en habit de Mandarin
Les Moyria ont conservé le château de Maillat en ligne masculine de 1280 à 1863, puis transmis par donation au comte Xavier de Broissia.
La stèle funéraire du dernier descendant mâle des anciens seigneurs de Maillat située face au château et au pied de l'église seigneuriale rappelle la fin émouvante de cette grande famille :
« Ici repose Arthus Abel de Moyria.
Dieu l’avait donné à Madame Anne Marie Bernardine de Romanet,
comtesse de Moyria,
le 15 juillet 1820 et le lui a ôté le 19 février 1853.
Dieu seul peut consoler sa mère »
Descendants de la branche des barons de Moyria-Châtillon depuis Catherine de Moyria décédée en 1803, les propriétaires actuels ont acquis en 2019 le château et son domaine de 10 hectares .
Catherine de Moyria, marquise de Beaurepaire (1746-1803). Peinture de Van Loo.
En 2021, le prix de sauvegarde du département de l’Ain a été décerné aux propriétaires par l’association des Vieilles Maisons Françaises pour la rénovation du château en présence de Monsieur Damien Abad, député de la circonscription, de Monsieur Jean Deguerry, Président du Conseil départemental et de Monsieur Cyrille Ducret, Maire de Maillat.
Tél: +33 06 61 34 01 86
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